ESCRIME RENAISSANCE
La renaissance amène de grands bouleversements dans l'art militaire. La chevalerie a prouvé à ses dépens qu'elle n'était pas capable d'emporter seule la décision sur le champ de bataille. L'armée de la renaissance est constituée en grande partie de fantassins mercenaires spécialisés d'une redoutable efficacité. Apparaît pendant cette période une arme qui va révolutionner la guerre : l'arquebuse. Dans ce contexte, l'armure perd progressivement son intérêt défensif, même si des corps cuirassés existeront encore longtemps.
On peut ainsi situer la naissance de l'escrime moderne (l'intelligence prévalant sur la force) au début du XVe siècle en Espagne avec l'apparition de la célèbre rapière ou " brette ". La subtilité et la technique vont enfin l'emporter sur la force et la brutalité. Tolède fournit des armes réputées pour la finesse de la lame et la qualité de l'acier. Mais ce sont les Italiens qui vont codifier les premiers principes (position de la main, ..) de l'escrime de " pointe " et produire les premières théories.
Les épées deviennent peu à peu un détail vestimentaire, l es nobles commencent à porter l'épée dans le civil, autant comme arme de défense en ces temps peu surs que comme symbole de leur rang. C'est ainsi que l'épée à deux mains est abandonnée pour une nouvelle arme née en Espagne, la Rapière : une épée à lame longue et fine pour les coups d'estoc. Le duel judiciaire est aboli au profit d'une justice institutionnelle. La noblesse, autant pour marquer son indépendance vis à vis du pouvoir que pour affirmer son statut guerrier, va, particulièrement en France, s'adonner à un "jeu" mortel : le duel.
L'escrime Renaissance qui combine à la fois l'Estoc (pointe) et la Taille (tranchant) est une période qui s'étend grossièrement sur le 16ième siècle et qui est l'apanage des écoles italiennes et espagnoles et Françaises. C'est l'escrime des mousquetaires à la rapière et à la main gauche. On taille, coupe et pique l'adversaire à choix et le panel des coups, comme l'ensemble des déplacements, est plus large et plus important qu'à la période baroque.
L'école française est basée sur des combinaisons de parade et de riposte ; les escrimeurs français sont sur la « défensive ». C' est le style le plus répandu. Il se pratique sans main gauche, avec une grande retenue et une grande élégance, de façon très formelle. On pourrait qualifier ce style de traditionnel, puisque depuis il s'est imposé comme style de référence.
L'école italienne est plus agressive et porté sur l'attaque. Le style italien est relativement semblable au style français, mais plus vigoureux et plus athlétique, un peu plus brutal également. On y porte volontiers des coups de poings en sus des parades et des esquives. Pendant le XVIème et au début du XVIIème siècle, la référence en matière de technique est l'Italie. Les Maîtres d'Armes des rois de France viennent de ce pays, et il est de bon usage pour la noblesse française d'y aller apprendre la science des armes.
L'école espagnole est un style qui se développe en marge des deux autres. Basé sur des considérations philosophiques, géométriques et mathématiques, elle se pratique sur un cercle appelé "mystérieux" ou les combattants s'opposaient en une danse létale codifiée par les règles géométriques de "la zone de mort". Les escrimeurs espagnols étaient redoutés pour leur froideur et leur dextérité dans les attaques angulaires basées sur le "desvio". La difficulté d'apprentissage et le travail intellectuel en faisaient un style réservé à une élite. C'est un système complexe faisant appel à tout un ensemble de connaissances. Géométrie, mathématiques et métaphysique concourent à définir une chorégraphie précise que l'escrimeur doit adopter, selon le « cercle mystérieux ». Ce cercle est basé sur un pentagramme orné d'un complexe maillage de courbes, lignes et ellipses. Le principe clé du style espagnol est nommé « zone de mort » : c'est l'espace permettant à l'adversaire de porter une attaque en une seule passe. Quiconque laisse un adversaire pénétrer dans cette zone est en grave danger.
Le mot escrime semble dérivé du sanscrit carma qui devint skirmen chez les Scandinaves et skermen chez les Germains. Du verbe skirmjan , qui signifie protéger , il se forma en ancien français escremie ou eskermie pour désigner l'escrime. Dans les romans de la Table ronde, les joueurs d'épée sont qualifiés d' escrimisseurs ou d' eskermisors .
Arme : rapiere et main gauche
Origine : Italie, Espagne, France du 16° siècle
Pré requis : aucun sauf occultisme 1 pour l'école espagnole
Rareté : ( en Europe 16° siècle)
Art martial associé : aucun
Manoeuvres:
SPORT | |
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Déplacement (Espagnol) |
ARMEES | |
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Attaque furieuse | |
Estocade | |
Battre le fer (Italien) | |
Eperonner | |
Fleche | |
Parade | |
Riposte | |
Arreter l'acier | |
Botte Florentine (Italien) | |
Double main (Espagnol) | |
Feinte | |
Botte de Nevers (Français) |
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