GENERALITE SUR LA MAFIA ITALO-AMERICAINE

 

 

Aux États-Unis, on parle de mafia amercaine, et le terme le plus souvent utilisé dans les médias est celui de mob (bande). Cependant, les criminologues utilisent fréquemment le terme de mafia italo-américaine pour désigner le crime organisé sur le sol américain (terme discutable, puisque les organisations criminelles ne sont pas seulement composées d'Italiens).

De nos jours, on compte 25 "familles" mafieuses aux États-Unis, essentiellement implantées dans les agglomérations new-yorkaise, à Chicago, en Nouvelle-Angleterre (Nord-Est), au sud de la Floride , à Las Vegas et Atlantic City (Côte Est). Seules les villes d'Atlantic City, Las Vegas et Miami sont ouvertes à toutes les "familles".

Les interdits mafieux édictés en Sicile concernant la pornographie et la prostitution n'ont pas résisté à la traversée de l'Atlantique. La Cosa Nostra américaine a la particularité de contrôler des pans entiers du mouvement syndical. Elle parvient ainsi à étrangler des chaînes de production et de distribution dans le but de racketter les entreprises. Une section syndicale corrompue est plus efficace qu'un revolver ou une batte de base-ball. Des grandes fédérations syndicales sont accusées par la justice d'être sous influence mafieuse. Notamment celle des employés de l'hôtellerie et de la restauration, des dockers et des conducteurs de poids-lourds.

 

Structure :

Le Capo di Tutti i Capi etait le le « Patron de tous les patrons » a l'époque où une seul personnel pouvait controler toute la mafia.

Capo Crimine
« Patron du crime », connu comme Parrain — à la tête d'une famille du crime
Capo Bastone
"La tête de battement », connu comme le « Underboss » est second apres le Capo Crimine
Caporegime
"Chef de Régime », un capitaine qui ordonne une équipe d'une dizaine de Sgarriste ou Soldats
Sgarrista ou Soldati
« Soldat », membres de la mafia qui sert principalement comme soldats.

Picciotto

« Petit homme », un niveau bas qui sert de gros bras

Un Consigliere est un conseiller, le plus souvent un avocat.

Le terme Soldati peut aussi etre remplacé par Uomo D'Onore — (« Homme d'honneur »). Et rappelons que chaque homme d'honneur possède sa propre équipe qui compte entre dix et trente associés non initiés.

 

Histoire :

La mafia est originaire d'Italie du Sud, où ce type d'organisation a été identifié et caractérisé en tant que tel en premier, dès le XIX° siècle . Plusieurs organisations mafieuses sont recensées en Italie méridionale dont la célèbre Cosa Nostra en Sicile.

Parmi les Siciliens, certains étaient déjà affiliés à la Cosa Nostra et renouèrent, sur le sol américain, le même type de liens que ceux prévalant en sicile. Dédaignés par les natives franco-anglais bien établis, ils ne tardèrent en effet pas à s'organiser en bandes et il est communément admis, bien que ce soit difficile à prouver, que ce fut à La Nouvelle Orléans que la Mafia sicilienne s'implanta pour la première fois aux Etats-Unis, avant d'essaimer dans les autres grandes villes à la fin du XIX° siècle.

À partir des années 1870, les immigrants juifs et italiens arrivèrent en masse à New York et s'installèrent au sud de Manhattan, en particulier à Mulberry Street, qui devint plus tard le cœur du quartier italien appelé Little Italy. La physionomie des gangs se modifia en conséquence, les immigrés formant leurs propres gangs pour résister à ceux qui tenaient la place.

La Mafia Sicilienne s'installa vers les années 1890, avec l'arrivée du parrain Antonio Morello. Il s'associa avec un Sicilien immigré en 1898, Ignazio Saietta, surnommé "Lupo - le Loup" pour sa cruauté dans la pratique de l'extorsion envers ses concitoyens. La famille Morello devint le groupe criminel dominant dans les années 1910. Les règnes de ces gangs déclinèrent au cours des années 1910, notamment suite à plusieurs arrestations, en particulier celle de Monk Eastman. Le Five Points Gang a fait la transition entre les gangs du XIX° siècle et les organisations criminelles contemporaines nées de la Prohibition. De ses rangs furent notamment issus Johnny torrio et Al Capone.

Au cours de la période de la prohibition de l'alcool aux États-Unis (entre 1920 et 1933), le crime organisé connut un essor sans précédent. L'augmentation fulgurante de ses revenus, sa structuration quasi-industrielle rendue nécessaire par le développement des activités ont façonné le visage de la mafia italo-américaine tel que nous le connaissons aujourd'hui et considérablement accru sa puissance et son influence.

Bon nombre de citoyens ne souhaitaient pas se passer d'alcool, si bien que les speakeasies (bars clandestins) proliférèrent rapidement, y compris pour la haute société, une source de trafics et de profits illégaux et gigantesques. Cette situation fut une aubaine pour les gangsters, qui s'organisèrent en groupes de bootleggers (trafiquants d'alcool) pour satisfaire la demande.

Une transformation du paysage criminel nord-américain (l'ordre des mafieux siciliens traditionnels étant remplacé par une nouvelle génération) s'est fait après la guerre des Castellammarese - nom donné à la lutte entre deux clans de la Cosa Nostra installée à New York entre 1930 et 1931.

Apres cette guerre, Salvatore Maranzano devint alors l'unique chef de la Mafia sicilienne aux États-Unis. Il prit le titre de capo di tutti capi (chef de tous les chefs), suivant la hiérarchie inspirée des légions romaines en vigueur dans la Mafia. Il était ainsi à la tête d'une armée de 600 soldats. Mais son règne fut bref. Il nomma les chefs des cinq familles de New York (organisation toujours en vigueur aujourd'hui) :

- Lucky Luciano (future famille Genovese)

- Joe Profaci (future famille Colombo)

- Gaetano Gagliano (future famille Lucchese)

- Joseph Bonanno (famille bonanno)

- et Vincent Mangano (future famille Gambino).

Une fois les vieux don éliminés, Lucky Luciano avait les mains libres pour imposer sa vision. Il mit en place la Commission qui régentait le Syndicat national du crime, mettant fin aux assassinats de membres par l'attribution concertée de secteurs territoriaux et d'activité de la pègre pris en charge par Cosa Nostra sur le sol nord américain. Il fut aussi convenu qu'aucun chef mafieux ne devait dominer l'ensemble du crime organisé, mais qu'il y aurait une forme de direction collective

Les nouvelles règles impliquaient le respect de l'autonomie et du territoire de chaque groupe local ou la recherche de la collaboration plutôt que de l'affrontement, le règlement des litiges importants par le biais des responsables de l'Organisation.

 

 

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